Nous avons donc passé la nuit, bercés par le bruit de la rivière qui descend du lac Ala Kul, et tout le matériel chargé dans nos sacs nous a permis de dormir confortablement et au chaud.


Réveil à 8h, petit dej rapide, remballage de la tente et de nos affaires et nous entamons cette seconde étape de 14km par la dernière heure de montée avant d'atteindre Ala Kul à 3500 mètres d'altitude. La montée est raide et les courbatures de la veille se font bien ressentir mis nous arrivons finalement au bord du lac avec une superbe vue et un ciel bien ensoleillé !

Le temps de faire une pause pour reprendre des forces, prendre quelques plans avec le drone et apercevoir au loin quelques marmottes qui dévalent la pente formée par les montagnes ceinturant le lac, et nous voilà repartis.

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L'effort n'est pas fini... Nous devons longer le lac sur toute sa longueur tout en escaladant la pente pour arriver au col, le "Ala Kul Pass" à 3900 mètres d'altitude, qui nous permettra de rejoindre une nouvelle vallée descendant jusque Altyn Arashan, fin de notre seconde étape.

Le chemin est en pente, il y a peu d'accroche pour escalader ce qui rend cette dernière ascension plus difficile, mais après 1h30, nous y voilà au sommet, offrant une superbe vue sur le lac et le glacier qui l'alimente par sa fonte.

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De l'autre côté du col, on peut voir tout le chemin qu'il nous reste à parcourir et surtout, une descente qui s'annonce abrupte et très glissante à cause du gravier.

Un couple d'Espagnols, nous ayant suivi durant toute la matinée nous y rejoint et appréhende cette même descente. En effet, on voit plus bas plusieurs trekkeurs assis sur le chemin, descendant les 400 mètres de dénivelé sur les fesses. Axelle n'est pas très à l'aise sur ce crête et ressent les premières sensations du mal des montagnes. Nous entamons donc la descente dans la vallée qui nous mènera à Altyn Arashan où nous avons réservé une chambre dans une guesthouse.

Les premiers 500 mètres sont très dangereux et, heureusement, nos bâtons nous permettent de nous stabiliser et nous descendons par glissade 2 mètres à la fois, tandis que nos amis espagnols sont déjà sur les fesses pour glisser jusqu'en bas!


Puis, la pente s'adoucit et nous poursuivons notre route à travers des troupeaux de vaches et chevaux alors que la verdure réapparaît progressivement.

Nous nous arrêtons un peu plus loin pour sortir le réchaud et préparer le repas du midi : pâtes bolo lyophilisés pour Antoine et nouilles chinoises pour Axelle. Alors que le repas chauffe, des kirghizs descendent à cheval, ce qui pousse le troupeau de vaches autour de notre camp de fortune. Quelques unes osent même venir mettre le museau dans nos sacs, attirées par l'odeur de la nourriture!

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On reprend alors la route. Petite pause drone pour Antoine et voilà que deux silhouettes apparaissent derrière nous: Bar et Shyne ( Shyne toujours au bout de sa vie, 5 mètres derrière Bar), nos deux amis israéliens de la veille avec qui on devait partager le campement. C'est l'heure des explications : visiblement, nous aurions doublé ces deux-la en prenant le pont cassé, tandis qu'ils ont suivi la rivière plus loin pour la traverser à pied à un endroit moins profond ! Ils ont donc dormi au premier camp, plus bas dans la montée.


On termine donc la route ensemble et arrivons à Altyn Arashan vers 19h alors que le soleil est en train de se coucher derrière les montagnes.

Nous nous séparons pour rejoindre notre guesthouse où sont attablés un couple d'Australiens et trois jeunes femmes (une Française, une Belge et une Suisse) pour partager le dîner servis dès notre arrivée : une soupe épicée avec des morceaux de viande de bœuf, puis un Lagman composé de pâtes et de légumes. L'occasion d'échanger avec chacun, l'Australienne, d'une 60aine d'années, nous raconte son expérience : elle est prof d'anglais à Bishkek, mais elle a fait ce même travail dans une dizaine de pays bien reculés auparavant.


La douche est glacée mais était nécessaire, et on s'endort très rapidement!